Hello !
On se retrouve pour une nouvelle interview. Aujourd’hui, j’ai la chance de parler avec SarahChoubane !
Présentation
Peux-tu te présenter brièvement ?
Je m’appelle Sarah, je suis montréalaise et j’ai la demi-trentaine ! Je suis l’adolescente typique, celle que l’on croise à chaque coin de rue, qu’on oublie quelques secondes plus tard, qu’on remarque à peine. Et, clairement, ça me plait. Cette invisibilité, je veux dire. Je suis la définition de l’anti-sociabilité, plus introvertie que moi, c’est impossible. Ne vous attendez pas à ce que je fasse le premier pas, c’est mort. Je ne suis pas du genre à tendre les perches, je préfère m’en emparer et les garder pour m’en faire des béquilles.
Depuis quand écris-tu ? Pourquoi écris-tu?
Je crois que j’ai commencé à environ douze ans, avec des histoires bancales, si mal écrites qu’elles donnent mal à la tête à qui est assez débile pour tenter de les déchiffrer (je sais même pas si cette phrase est française (oh, c’est le début des parenthèses inutiles)). Aussi, j’écris pour dire tout haut ce que je pense tout bas, pour partager ma façon de voir le monde, bien que cela n’intéresse pas beaucoup de personnes. J’écris parce que j’ai besoin de ça, c’est un peu ma thérapie, ma manière de m’évader quelques instants, de pouvoir m’exprimer, ce que je ne peux pas faire dans la vie « réelle », étant donné qu’ouvrir la bouche est pratiquement une épreuve pour moi.
J’écris pour être moi, tout simplement.
Pourquoi avoir décidé de publier sur Wattpad? Que t’apporte cette plateforme?
Je n’ai pas vraiment de raison, c’est la seule plateforme de « qualité » que je connais (parce que, soyons sincère, ça devient n’importe quoi, ici, avec les auteurs hypocrites, les lecteurs en voie d’extinction et les chroniques qui viennent polluer ce pauvre monde orange). J’ai essayé Scribay je crois que ça s’appelle et ça a été un véritable flop : je n’ai rien compris de l’application, du coup j’ai abandonné, par flemme de me creuser les méninges.
Je vais sûrement être très négative, mais Wattpad ne m’apporte plus rien d’intéressant. J’ai rencontré de superbes personnes, qui sont devenues mes potes, mes confidents, mes petits bonbons en forme d’ourson, ainsi qu’une communauté en or, toujours là pour me soutenir quand ça va mal, qui embarque dans mes délires complètement débiles, qui m’encourage dans mes projets. Toutefois, désormais il n’y a plus rien. C’est le vide, le néant, l’inutilité, appelez ça comme vous voulez. Maintenant, Wattpad m’apporte de la tristesse, de la fatigue, de l’agacement et de la colère vis-à-vis de ces hypocrites qui osent se proclamer auteurs. La blague. Ce ne sont que des égoïstes.
Y a-t-il une histoire qui te tient plus à cœur dans toutes celles écrites ? Pourquoi?
Paralysie, sans aucune hésitation. À mes yeux, c’est mon roman le plus abouti, celui avec une assez bonne trame, de bons personnages, un brin d’originalité mêlée à des clichés parce qu’on adore ça et beaucoup de psychologie, bien que ce soit plus marqué dans le tome deux. Si j’étais une maman indigne, je dirais que c’est mon enfant préféré, celui qui me ressemble le plus, celui dont je suis tellement fière que je rayonne. Et puis, Samuel se trouve dans ce bouquin, ça pèse dans la balance. Beaucoup. Peut-être trop. Qu’importe.
Oupsy ! Faux numéro

Peux-tu nous parler un peu de ta première histoire ?
Je vais être très brève : Oupsy ! Faux numéro me fait honte. Je déteste voir que les gens l’apprécient autant, qu’ils m’envoient des messages plein d’amour pour me complimenter sur ce bouquin. J’aurais voulu qu’ils me disent que c’est nul, je me serais sentie moins seule à penser ça. J’ai écrit ce bouquin très jeune, fin 2017, c’était ma première vraie expérience dans l’écriture. Et, évidemment, ç’a été un échec. Mais aussi ce qui m’a fait connaître. Les gens sont bizarres, parfois.
Pourquoi avoir écrit une histoire SMS ?
Un : parce que c’est ce que les gens aimaient lire il y a deux ans.
Deux : parce que j’étais si nulle que c’était le seule truc à ma portée. Écrire un roman alors que je croyais qu’on disait « entrain de faire blablabla » et non pas « en train » ? C’était une mission suicide.
Trois : parce que j’avais la flemme d’écriture un roman et que l’option SMS était plus tentante pour la Sarah de presque treize ans qui débarque dans ce nouveau monde, totalement perdue.
Envisages-tu de réécrire cette histoire? Pourquoi?
Si tu m’avais posée la question il y a six mois, je t’aurais dit « Oui ! » sans hésiter. Maintenant, j’en sais rien. Cette histoire ne me correspond plus, même si je sais qu’elle a un potentiel monstre, je n’ai pas envie de me replonger dedans, de peur de retomber dans cette facilité que j’évite du mieux que je peux. Et puis, je n’ai pas le temps à me consacrer à un énième roman. Il me reste deux années au secondaire, les deux plus compliquées, je suis assez débordée, replonger dans la tête d’Alexia ne me dis pas grand-chose.
Mais bon, peut-être un jour. Parce que comme je l’ai dit, cette histoire a un énorme potentiel, ce serait du gâchis de l’abandonner.
Paralysie

À la suite d’une belle soirée, Xavier est sur un petit nuage. Après avoir passé une nuit avec un ange, il revient avec un numéro de téléphone qu’il se dépêche de contacter. C’est son seul moyen de retrouver la jolie Eden, la fille qui hante ses pensées. N’empêche, son nuage explose quand il se rend compte qu’il a été arnaqué : le numéro de téléphone le met en contact avec une jeune inconnue au caractère explosif. Pris par une envie irrépressible, il garde contact avec la jeune fille et se met en tête de retrouver Eden.
Et si sa quête lui faisait découvrir des choses qu’il ne devait pas découvrir?
Un faux numéro peut tout changer.
Peux-tu nous présenter Paralysie?
Je suis très nulle pour présenter ou vendre des choses, je préviens.
Paralysie raconte l’histoire de quatre jeunes adultes (Océane, Xavier, Céleste et Eden) qui sont tous, d’une manière ou d’une autre, fracassés. Lors d’une soirée bien arrosée, Eden remet à Xavier un numéro de téléphone qu’il se hâte de contacter. Toutefois, il se retrouve à parler avec Océane, une fille au tempérament de feu qui ne semble pas très ravie de parler avec un inconnu. Elle a un secret, plusieurs mêmes, une douleur dans les profondeurs de son âme et Xavier semble résolu à la ramener à la surface.
C’est le pire résumé que vous pourrez lire de cette histoire.
Comment t’es venue l’idée ?
Au début, j’étais partie dans un délire de cancer en phase terminale, mais je me suis rapidement rendu compte que c’était de la merde, désolée d’être aussi vulgaire ! Je me suis alors dis « Bon, dans tous les cas ça sera nul, Sarah, fais juste écrire quelque chose, improvise ! » Et c’est ce que j’ai fait. J’ai laissé ma cervelle gérer, je n’avais aucun plan, aucune idée, seulement les personnages. Alors, pour répondre à ta question : je ne sais pas comment j’ai pu avoir cette idée, elle est venue d’elle-même.
Quelles sont les forces et les défauts de cette histoire ?
Commençons avec une note négative, comme toujours ! Cette histoire comporte beaucoup, mais alors vraiment beaucoup de fautes d’inattention, de verbes mal orthographiés, de lettres inversées, de virgules qui apparaissent sans raison, et j’en passe. Et tout ça, je l’assume, c’est entièrement ma faute : j’ai jamais la patience de me relire et de me corriger, chose qui est mal, je sais (mais bon, je corrige tout pendant les vacances de Noël, j’ai hâte !!) Aussi, je trouve que l’histoire est un peu trop vite, mais comme elle fait presque 100k de mots, je me dis que c’est juste moi et ma paranoïa habituelle.
La plus grosse qualité de mon histoire est sûrement en rapport avec les personnages qui la composent. Je n’ai pas essayé de faire des personnages attachants, parfaits, ils sont tous mauvais d’une façon ou d’une autre. Parce qu’ils sont humains et qu’aucun humain a une âme toute blanche ou toute noire. On a tous du gris, qu’on le veuille ou non. Et eux, mes bébés, ont l’âme complètement grises. Ils sont imparfaits, parfois méchants, parfois totalement cons, parfois détestables, parfois adorables, parfois très gentils.
En fait, ils sont comme nous.
Comptes-tu éditer cette histoire?
Je l’ai envoyé à quelques ME, j’ai reçu beaucoup de compliments, mais ce n’est pas une nécessité pour moi. Je l’ai fait pour deux lectrices que j’adore de tout mon cœur et si je me fais éditer, ce serait pour elles et rien que pour elles.
Souvenirs oubliés

Elle apprend bien trop tard que toutes les chambres dans la résidences ont été prises, et son espoir s’évapore. Elle s’imagine déjà repartir chez ses parents, cet endroit qu’elle ne supporte plus. Mais alors qu’elle s’apprête à baisser les bras, elle tombe sur un logement parfait, un appartement assez spacieux et à prix abordable est disponible proche du campus. Galatée ne réfléchit pas deux secondes de plus et signe tous les papiers nécessaires.
Si elle avait su qu’elle aurait hérité du pire colocataire de l’université, elle aurait déchiré le contrat…
Peux-tu nous présenter Souvenirs Oubliés ?
Ça sera pire qu’avec Paralysie étant donné que je ne connais pas moi-même cette histoire.
C’est l’histoire de Galatée, une jeune étudiante en arts qui se retrouve obligée de cohabiter avec Victor Anderson, un garçon tout simplement désagréable qui semble aussi peu ravi qu’elle de cette situation. Ils devront apprendre à vivre ensemble, notamment parce que Galatée ne peut pas se permettre de revenir vivre à Portland, sa ville natale, où sont tapis tous ces démons et la raison de son départ à l’autre bout du pays.
Comment t’es-venue l’idée de cette histoire?
Je voulais écrire un truc cliché, j’en avais besoin, j’en avais envie. Je sais que ça sera une expérience hilarante. Moi, écrire sur un bad boy? Je vais bien me marrer, je le sens.
Quels sujets veux-tu aborder dans ce roman?
Ça, c’est un secret ! J’ai deux sujets que je veux aborder depuis longtemps et je sens que ce roman sera parfait pour le faire. C’est peut-être une histoire clichée, mais je promets de mettre une petite dose d’originalité, au moins dans les thèmes principaux.
As-tu d’autres projets ?
Hormis écrire Sacrifices, le tome deux de Paralysie, et Souvenirs Oubliés ? Oui ! J’ai prévu de réécrire Six mois, parce que c’est une histoire qui me tient à cœur et il est hors de question que je la laisse tomber pour la simple raison que je n’ai pas le temps. Ashley et Pénélope commencent sérieusement à me manquer. Ensuite, j’ai un roman fantastique qui devrait pointer le bout de son nez dans quelques années, quand je me déciderai enfin à me pencher sur son corps. J’ai aussi le spin-off de Paralysie, Toxine, qui retrace le passé de Samuel et Eden, deux personnages phares de la saga originale. Pour le moment, c’est tout, mais la suite ne fera que s’allonger, je me connais ! Et je ne suis pas certaine de réussir à tout gérer, oups.
En conclusion
Aurais-tu un conseil pour les débutants en écriture ?
Je vais très certainement dire le contraire de ce que les auteurs disent habituellement : n’écrivez pas tous les jours et ne faites pas de plan précis de votre histoire. Ce sont les pires trucs à faire, vraiment. Se forcer à écrire tous les jours, même si ce n’est qu’une phrase, amènera un certain ennui, un certain mécanisme, et vous oublierez la base de l’écriture : se faire plaisir. Bientôt, vous allez entrer dans une routine redondante, vous allez considérer votre passion comme un travail, un truc que vous devez faire. Oui, j’en conviens, ça peut vous aider à vous améliorer, mais à quel prix ? Perdre tout intérêt pour cette activité? Ouais, non, très mauvaise idée.
Après, j’ai toujours eu horreur des plans trop complets, qui retracent l’entièreté de l’œuvre. En faisant ça, vous vous imposez un cadre, un chemin à suivre et vous n’oserez pas le dévier, de peur d’avoir fait tout ça pour rien. C’est psychologique, les gens. Si vous rentrez dans la boîte, en sortir sera compliqué.
Écrivez parce que vous voulez écrire, pas parce que vous devez écrire. Écrivez pour raconter des choses qui vous intéressent, pas pour raconter des choses qui intéressent les gens. Écrivez comme si c’était la première fois, pas parce que vous êtes obligé d’écrire pour garder le rythme. Écrivez parce que vous en avez besoin, écrivez pour vous faire plaisir, écrivez parce que c’est une passion, écrivez parce que c’est vous, pas eux.
Je vais vous le dire tout de suite, si vous voulez percer, vous pouvez déjà ranger vos crayons, vos rêves de grandeur, et tout ce que vous voulez. Ne cherchez pas à devenir populaire, faites vous juste plaisir, le reste viendra tout seul. Vous mangez parce que c’est un besoin, pas pour devenir l’un des plus gros mangeurs de la planète et percer dans ce domaine, n’est-ce pas ? Eh bien, voyez l’écriture de la même façon. C’est un besoin, pas un moyen de devenir célèbre.
Après… si vous voulez vraiment être édité, la corruption, ça marche aussi !
Un dernier mot pour la fin ?
Je suis désolée d’avoir dit autant de conneries, même moi ça me surprend.
Merci Sophie, pour tout ce que tu fais, j’ai toujours l’impression de te remercier, c’est fou. Mais c’est toi aussi, tu es trop géniale !
N’oubliez pas, les gens, Barbara Palvin est magnifique.