Aujourd’hui, on se retrouve pour une belle interview avec nulle autre que DuBleuDansSesVeines, une auteure très appréciée sur Wattpad.
Présentation
Peux-tu te présenter brièvement ?
Je m’appelle Tiphaine, j’ai 20 ans et j’étudie les Lettres Modernes à la fac’. Quand je ne bouquine pas, je bois du thé (beeeeaucoup de thé), j’écris ou je regarde des séries.
Depuis quand écris-tu ? Pourquoi écris-tu ?
J’écris depuis mes 12 ans. Ça a commencé avec des textes que je partageais auprès de la communauté FBW (Facebook Writing) sur Facebook. Je n’en ai pas beaucoup vu sur Wattpad, mais peut-être que certains d’entre vous ont commencé par-là eux aussi !
Quelques années plus tard, je me suis lancée dans la rédaction de romans.
Les raisons qui me poussent à écrire varient énormément d’un mois à l’autre, mais ce qui revient toujours, c’est la volonté – le besoin presque – de me sentir comprise.
Pourquoi avoir décidé de publier sur Wattpad ? Que t’apporte cette plateforme ?
C’est justement ce besoin dont je parlais plus haut qui m’a conduite à poster mes histoires ici : c’était – et c’est toujours – une façon d’extérioriser mes sentiments.
Depuis plusieurs années maintenant, Wattpad m’apporte du soutien et de la bienveillance au quotidien. Peu importe ce qui se passe dans ma vie, Wattpad est toujours là pour me remonter le moral et c’est ce qui en fait une plateforme si agréable à vivre.
J’ai aussi pu y faire des rencontres merveilleuses comme avec @Atonila et pleeeein d’autres personnes avec qui je rêve de discuter un jour ! Et puis n’oublions pas les bouquins ! Je n’aurais peut-être jamais lu des romans comme « Georges, le monde et moi » (@illana_ca) ou « Le battement d’aile du pélican » (@julhepburn) si leurs auteures n’étaient pas passées par Wattpad, alors qu’ils figurent aujourd’hui parmi mes textes préférés.
Y a-t-il une histoire qui te tient plus à cœur parmi toutes celles que tu as écrites ? Pourquoi ?
Généralement, le roman qui me tient le plus à cœur est celui que je suis en train d’écrire sur le moment, parce que les personnages sont plus proches de moi et de mes réflexions actuelles.
Pourtant, je me sens toujours très proche du premier texte que j’ai terminé : l’héroïne a une force de caractère qui m’inspire au quotidien, et cette fiction m’accompagne tous les jours. J’y suis liée, que je le veuille ou non. Toutes celles qui sont venues après elle en sont dépendantes, et c’est ce qui en fait un texte aussi important à mes yeux. Et même s’il en a l’apparence, il n’est pas fini. Je suis toujours en train d’apprendre, de m’émerveiller, de souffrir, avec ce projet.
J’ai beau en avoir achevé le premier jet il y a plusieurs années, je sais que l’histoire est encore loin d’être terminée.
To Brest

Aimer.
Exister.
Une ville. Une nouvelle année. Trois pipelettes invétérées.
Une rencontre. Un fantôme retrouvé. Trois vies à peine entamées.
Un secret. Un amour passé. Trois amies que rien ne saurait séparer.
Bleuenn. Scarlet. Axelle.
Celle que j’étais, celle que je serai et… celle que je suis.
Mais toi, qui es-tu ?
– Peux-tu nous présenter la série *To Brest* ? Comment t’es venue l’idée ?
To Brest est une fiction contemporaine dans laquelle évolue trois amies : Bleuenn, Axelle et Scarlet. Elles ont toutes un passé, une histoire différente et interagissent beaucoup par SMS.
Bleuenn étudie les Lettres et écrit (coucou @TasladegainedunMarsu), mais elle a du mal à s’assumer malgré son sale caractère.
Axelle, elle, cache ses secrets derrière sa bonne humeur apparente et sa relation ambiguë avec Jérémy, un jeune homme fou amoureux d’elle qu’elle ne cesse de friendzoner. C’est une coiffeuse qui déteste les crêpages de chignons, mais ce qu’on retient d’elle, c’est son usage excessif du franglais. Elle appelle tout le temps Scarlet « sweety », par exemple, parce qu’elle la voit comme une petite sœur désorientée qui ne sait plus quoi faire pour avancer.
Après son échec en PACES, « Scarlouille » doit se rediriger en Psychologie, mais elle est plus paumée qu’autre chose.
Dans To Brest comme dans la réalité, la vie est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît, surtout lorsque de nouvelles rencontres et des fantômes du passé viennent bouleverser notre quotidien…
Ce sont les personnages, Bleuenn et Scarlet en particulier, qui me sont venus en premier. Je les voyais évoluer dans la ville de Brest et leurs premières conversations se sont rapidement construites alors je les ai tapées à l’ordinateur et… « here we go », comme dirait Axelle !
– Est-ce que les commentaires de tes lecteurs avaient un impact sur l’histoire ?
Oui ! Les commentaires des lecteurs ont TOUJOURS un impact sur mes histoires, parce qu’ils m’aident à prendre du recul sur l’intrigue et à déceler plus facilement ses faiblesses et ses forces. Si un Wattpadien n’a pas compris tel ou tel passage et qu’il me le signale en commentaire, je peux résoudre un problème que je n’aurais peut-être pas remarqué autrement.
La nouveauté avec To Brest, c’est que les lecteurs peuvent directement influer sur l’histoire à l’aide de sondages. Ils ont choisi le prénom d’Axelle, par exemple. C’est vraiment sympa comme procédé, parce que ça leur permet d’apporter leur pierre à l’édifice et ça force l’auteur à remettre son intrigue en question à chaque chapitre.
– Y a-t-il un personnage que tu aimes plus que les autres ou tu les aimes tous autant ? Pourquoi ?
Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaah mais c’est sadique, comme question ! Je ne te remercie pas, @Ecrivaine13 !
J’adore Axelle, Bleuenn et Scarlet et je serais tout bonnement incapable de choisir quelle est ma préférée. J’aurais l’impression de les trahir ! Vous y arrivez, vous ?
Parmi les personnages secondaires, j’avoue avoir un faible pour Jérémy, le « meilleur ami » d’Axelle. C’est un garçon gentil, attentionné et peu sûr de lui qui mérite beaucoup plus d’amour qu’il n’en reçoit. C’est quelqu’un de bien, et de sain. Il contraste énormément avec des figures toxiques comme les ex de Bleuenn, par exemple. Il faut dire qu’elle a tendance à collectionner les « abrutis », comme elle dit !
– Pourquoi avoir choisi d’auto-éditer le premier tome ?
Parce que j’avais envie de tenter l’expérience et d’en apprendre davantage sur le monde du livre. To Brest me paraissait être le projet le plus intéressant à exploiter, tant sur le fond que sur la forme. Comme la moitié du récit est rédigée sous forme de SMS, la mise en page était essentielle, et c’est cette partie créative qui m’a attirée. Comme partout, il y a des avantages et des inconvénients à l’auto-édition, alors j’ai voulu tester ce système par moi-même pour m’en faire ma propre idée.
– Combien de tomes sont prévus ?
La sortie du deuxième tome est prévue pour dans quelques mois et un troisième épisode devrait suivre après ça. Dans l’idéal, j’aimerais assembler un total de six épisodes (six tomes) pour former une saison complète qui se suffirait à elle-même, mais je me laisse encore le temps de la réflexion.
Les Amours Éponymes

Tout le monde, sauf moi.
Moi, je suis l’antagoniste. Mais si, vous savez, l’idiote qui fait tout foirer ! (Mal)heureusement, ça fait 23 ans que ça dure. Depuis le temps, je me suis trouvée une meilleure amie (ma scoliose), un pilier pas très stable (mon mec) et un bon milliard de rêves un peu fous que je ne réaliserai probablement jamais.
Si on en croit ce résumé, ma vie a tout l’air d’une tragédie.
Le hic, c’est que ma conscience se fiche complètement de l’inexorabilité du destin. Elle, tout ce qui l’intéresse, c’est semer la zizanie partout où elle passe – à commencer par son corps… enfin, le mien.
C’est de sa faute si je me retrouve à participer aux Wattys 2024 avec un roman dont tout le monde ignore l’existence.
Hein ? Vous voulez connaître la suite de mes déboires ?
Très bien ! Laissez-moi vous expliquer comment j’en suis arrivée là…
– Peux-tu nous présenter *Les Amours Éponymes* ? Comment t’es venue l’idée de cette histoire ?
Les Amours éponymes, c’est mon dernier « bébé ». J’ai écrit le premier tome durant l’été 2019 à partir d’un scénario qui traînait dans ma tête depuis deeeeeeees années, et je me suis lancée début juin.
L’histoire se déroule sur la presqu’île de Crozon, dans le Finistère, le pays des crêpes et du beurre salé (avouez que vous avez faim, maintenant !). Il m’a fallu du temps avant de mettre des mots là-dessus, mais j’avais envie d’écrire un roman qui se situe sur le littoral, parce que j’adore voir la mer tous les matins en allant à la fac. Elle m’apaise. C’est un cadre qui m’a toujours inspirée, et c’est là qu’évolue Emy, le personnage principal des Amours éponymes.
Pourtant, Emy n’a rien d’une héroïne : c’est la reine des gaffes, elle n’a pas confiance en elle et est incapable de sortir de sa zone de confort. Sans trop en dévoiler, c’est dans cet état qu’on la trouve au début du tome 1, et j’ai hâte de montrer aux lecteurs jusqu’où elle peut aller malgré ses failles et ses erreurs.
Emy est un personnage très attachant qui ne mène pas une vie très difficile, mais qui n’arrive pas à être heureuse. Elle n’est jamais pleinement satisfaite. Le pire, c’est qu’elle n’ose pas assumer ses ambitions (ça a le don de me rendre folle). C’est dans ce paradoxe que de nouvelles rencontres, bonnes comme mauvaises, vont venir faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre, parce que même si elle s’y attache fermement, Emy ne peut pas se réfugier dans un déséquilibre constant.
– Quels sont les sujets abordés ?
La confiance en soi, les rêves et le découragement, mais aussi l’amour, la famille et l’amitié. Ce sont des thèmes plutôt banals, mais qui animent beaucoup de jeunes adultes comme Emy ou d’autres personnages qui apparaissent au fil des tomes. On y retrouve aussi des réflexions liées à Wattpad et à l’écriture dans un avenir proche, puisque l’histoire se déroule en 2024.
– Combien de tomes sont prévus ? Pourquoi ?
Pour le moment, 4 tomes sont prévus : ELLE (terminé), MOI (en cours), LUI (à venir) et NOUS (à venir). Ils constituent les 4 parties nécessaires au déroulement de l’intrigue. J’aurais toujours moyen de continuer à explorer la vie d’Emy après ça, mais même si ça me coûtera beaucoup de la laisser, je pense que ce sera pour le mieux.
– As-tu l’intention d’éditer cette série ? Pourquoi ?
Honnêtement, je n’y ai pas du tout réfléchi. Ma priorité, pour le moment, c’est d’achever la rédaction des 4 tomes. J’aurai tout le temps de me poser la question plus tard (et de corriger les premiers jets, surtout !).
L’édition, ce n’est plus une fin en soi pour moi. Si ça peut apporter aux Amours éponymes, alors pourquoi pas, mais sinon, c’est un grand non. Aujourd’hui, le tome 1 et le tome 2 font leur petite vie sur Wattpad et ça me convient très bien comme ça.
– Et as-tu d’autres projets d’écriture ?
Oui ! Je travaille sur une autre série de romans et un one-shot en partie présent sur Wattpad, Maux Dits. Tout ça est encore à l’état de projet, mais j’ai hâte de vous montrer ce qui va suivre !
En conclusion
Aurais-tu un conseil pour les débutants en écriture ?
D’écrire ce qui leur plaît, ce qui les anime et ce qui leur donne envie de retourner devant leur feuille ou leur clavier jour après jour, semaine après semaine, mois après mois. C’est le plus important.
Tous les auteurs sont différents et tous leurs projets sont uniques, donc c’est difficile de donner des conseils génériques qui peuvent correspondre à tout le monde, mais si l’écriture devait être constituée d’une seule règle, ce serait celle-là : écrire pour soi, parce que les mots nous font du bien et / ou aident à apaiser nos maux. Mais heureusement, on peut écrire pour plein de raisons différentes et l’important, c’est de trouver la sienne !
Plusieurs jeunes écrivains de Wattpad désespèrent parce qu’ils n’ont pas assez de vues, que leur dirais-tu pour les encourager ?
De ne pas abandonner ! C’est plus facile à dire qu’à faire, bien sûr, mais les systèmes de vue sur Wattpad sont très mystérieux… Une histoire peut « décoller » et l’autre stagner à quelques dizaines de lectures alors qu’elle est tout aussi qualitative que la première. C’est toujours encourageant de franchir des paliers (50 vues, 100 vues, 500 vues, 1 000 vues…), mais les lectures restent un chiffre et ce qui compte le plus, ce sont les personnes qui viennent vous lire, commenter vos histoires, les ajouter à leurs bibliothèques, etc. On n’en a parfois pas l’impression, mais il vaut mieux gagner un lecteur fidèle que 1 000 vues éparpillées, sur lesquelles il est impossible de mettre un nom ou un visage.
Comme toujours lorsqu’il s’agit d’écriture, Wattpad requiert de la patience. Pour obtenir tout ça, il faut beaucoup travailler, attendre, retravailler et surtout, surtout, surtout, rester passionné et à l’écoute des gens.
À un moment, j’ai pensé que la chance avait son rôle à jouer là-dedans, mais tout ce qu’elle peut faire, c’est accroître des phénomènes qui étaient voués à se produire. Soyez fiers de vous et continuez de partager vos peurs, vos doutes, vos réussites, et le reste suivra… peu importe le temps que ça prendra.
Un petit mot pour la fin ?
Comme d’habitude, j’ai trop blablaté alors félicitations si vous êtes encore là, et merci à @Ecrivaine13 de m’avoir contactée pour cette interview. C’est toujours super intéressant de réfléchir autour de Wattpad et l’écriture et j’aimerais beaucoup lire ce que VOUS, vous auriez répondu à ces questions (les dernières en particulier). À bientôt !