Chronique : Shining

Il y a des livres qui vous marquent, et Shining fait définitivement partie de ceux-là. C’est mon deuxième Stephen King, après Dôme, et je peux vous assurer que j’ai adoré cette lecture !

Titre : Shining

Auteur : Stephen King

Nombre de pages : 477

Date de publication originale : 28 janvier 1977

Résumé : Quand on propose à Jack Torrance, ancien professeur et ancien alcoolique, un poste de gardien pour l’hiver à l’hôtel Overlook dans les montagnes du Colorado, il croit tenir là une chance de se racheter aux yeux de sa famille.

Il s’y installe avec Wendy, sa femme, et leur fils Danny, en espérant profiter de cette occasion pour écrire la pièce de théâtre qui le révélera au monde.Mais les démons de l’hôtel trouvent en Jack une proie presque trop facile pour poursuivre leur oeuvre de mal, et il faudra le courage et le sixième sens étrange de son fils pour sauver in extremis ce qui pourra l’être.

Car Danny possède ce don de lumière de même que l’ancien cuisinier de l’hôtel, Dick Hallorann, et la conjugaison des deux fera reculer les forces du mal. Pendant un certain temps…

****

Qui ne connait pas le film Shining, grand classique du cinéma d’horreur ? Personnellement, même si je n’ai jamais vu le film, j’avais en mémoire quelques scènes importantes ; les jumelles et, bien sûr, le *Here’s Johnny !*. Autant vous dire que le livre est assez différent de ce qu’on m’a raconté du film.

Le roman est loin d’être de l’horreur ; il se rapproche davantage du fantastique-épouvante. On voit déjà à quel point le film et le livre divergent, et on comprend mieux la haine de King envers l’adaptation cinématographique. On change le registre de l’histoire et elle perd de son sens, ce qui est dommage !

Le début peut honnêtement paraitre long. Personnellement, j’ai trouvé quelques passages un peu trop longs et je me demandais à quoi ils servaient. Ne vous inquiétez pas, vous allez comprendre tout l’intérêt de ces passages à la fin. Ça demande un peu de réflexion pour tout saisir, mais une fois que vous allez comprendre, vous n’en reviendrez pas.

Dès le début de l’histoire, nous pouvons voir le petit Danny qui semble avoir des visions. Mais est-ce que cela arrivera par la suite ou ce ne sont que des hallucinations ? On espère pour le gamin que ce ne soit que des hallucinations, parce que ces visions n’ont absolument rien de rassurant ; du sang, beaucoup de sang, des cris, la mort, la peur, la terreur… De quoi faire flipper Danny, qui n’a que cinq ans.

Toutefois, on se rend vite compte qu’il a des pouvoirs, et qu’ils sont très, très puissants. En effet, il est capable de deviner les pensées de ses parents et il s’en servira à plusieurs reprises pour savoir ce qui se passe dans l’esprit confus de son propre père. Je trouve très intéressant d’avoir donné de tels dons au petit Danny, qui n’a que cinq ans. Ça ajoute une touche terrifiante au récit.

Par la suite, la famille Torrance déménage à l’hôtel, un hôtel très isolé et pratiquement inaccessible lors de la période hivernale. Si jamais il y a un accident, les secours prendront une éternité à arriver et le premier village se trouve à des kilomètres et des kilomètres. Alors, pourquoi donc Jack et sa famille ont décidé de s’y installer ? C’est l’occasion rêvée pour Jack d’avoir un emploi, lui qui a perdu son précédent emploi à cause de violences physiques envers un élève, et de se remettre à l’écriture. Ainsi isolé du monde, il pourra se concentrer sur sa passion, l’écriture, et se remettre dans le bain. Toutefois, ce qu’il ne sait pas, c’est que ses démons vont le hanter pendant ses longs mois…

J’ai beaucoup aimé l’évolution de Jack lorsqu’il se trouve à l’hôtel. Au début, elle est toute petite, presque imperceptible, mais vers la fin, tout déboule d’un coup ! Comment un père aimant, bien qu’impulsif, peut se rendre jusqu’au point de vouloir tuer sa femme et son fils qu’il aime tant ? Tout au long du roman, on sent qu’il y a une entité maléfique qui rode dans l’air, mais qu’est-ce que c’est exactement ? Je dois avoue avoir été surprise quand j’ai compris que c’était l’hôtel en lui-même qui voulait prendre possession de l’esprit de Jack (parce qu’il voulait Danny). King use ici d’originalité, au lieu d’utiliser les très fameux fantômes.

Oui, il y a des fantômes, mais générés par l’hôtel, qui est lui-même l’antagoniste.

Cet ennemi amène les vieux démons de Jack vers lui. L’alcool, la violence, la peur d’être abandonné… tout cela mènera Jack à voir sa femme et son fils comme des ennemis à abattre.

Il n’y a pas de scène d’horreur à l’état pur dans ce roman, mais ça ne nous empêche pas d’angoisser à mort lors de quelques scènes, surtout les dernières du récit. King sait très bien gérer le suspense et la tension, très bien exploités et, surtout, très présents dans Shining. Un style d’écriture simple, mais incroyablement efficace ; c’est tout ce qu’on demande.

J’avoue avoir été quelque peu déçue par l’épilogue, un peu trop bisounours à mon goût. Mais comme il y a une suite, Doctor Sleep, je me réjouis de connaitre la suite des aventures de Danny !

Ce qui est sûr, c’est que ce classique du fantastique mérite son titre. Loin d’être aussi gore que son adaptation cinématographique, il reste tout de fois bien écrit, effrayant par moments et très intéressant.

Un commentaire sur “Chronique : Shining

  1. Je crois qu’on peut prendre n’importe quel Stephen King sans risque. Mais les plus horrifiques, ce sont les réalistes, qui créent l’horreur dans notre monde sans une pointe de fantastique. À ce titre, Misery et Jessie sont terribles. Ce qui arrive aux personnages pourrait bien se produire pour l’un de nous. Surtout que nous sommes écrivains comme le héros/victime de Misery.

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